Malraux: « c’est pas moi c’est mes prédécesseurs »

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Georges Ferrero aurait-il oublié qu’il a été élu maire du Beausset, il y a bientôt 3 ans ?

Aurait-il oublié qu’il a été adjoint au maire ou conseiller municipal au Beausset pendant près de 30 ans sous la mandature de 4 maires ?

A l’écouter depuis le début de son mandat en 2014, il n’est responsable de rien, il n’est au courant de rien, c’est pas lui, c’est pas de sa faute. A chaque fois qu’un problème survient c’est « la faute de ses prédécesseurs » et prioritairement la faute de son dernier prédécesseur, Jean-Claude Richard (qui n’est pas là pour se défendre).

Un peu facile, vous en conviendrez…

Après l’épisode récent de la Maison des Arts (qui a conduit à la quasi suppression de la bibliothèque municipale déménagée dans un local de 20 m2), c’est aujourd’hui de l’affaire de l’école Elémentaire Malraux dont il s’agit et dans laquelle, bien sûr c’est la « faute de ses prédécesseurs » parce que vous comprenez, « ils n’ont rien fait ».

Alors revenons sur les faits.

  • Le 4 novembre 2016, en Conseil d’école de l’Elémentaire Malraux, la Directrice Mme Bau, demande à ce que des réparations soient menées par la mairie. Ce conseil d’école se tient en présence de l’équipe enseignante, de trois représentants des Parents d’élèves RPB, de la DDEN (représentant le Préfet) et de Laurence Bousahla Adjointe aux maires en charge des écoles accompagnée d’une employée communale en charge des personnels cantine et entretien. Le compte-rendu de ce Conseil d’école qui est publié sur le site RPB (voir ici) indique:

« Dans de nombreuses classes des carreaux se décollent et la colle contient de l’amiante ».
« Les problèmes liés aux carreaux sont à signaler au service technique ».
« Mme Bau a noté ce problème dans le D.U.E.R (Document Unique de l’Evaluation des Risques). » (Voir notre article précédent ici).

  • La deuxième semaine des vacances de Noël (soit 1 mois et demi plus tard), un technicien de la mairie est envoyé pour constater les travaux à réaliser sur ces dalles qui se sont décollées. Sur la base de la suspicion d’amiante dans la colle de ces dalles, il est demandé que des analyses soient menées afin de déterminer la nature éventuelle du risque. Cette analyse ne sera menée que le mardi 3 janvier 2017 et les résultats ne seront connus que dans quelques semaines.  (Rappelons qu’il ne s’agit pas d’amiante de flocage, mais d’amiante qui serait contenue dans de la colle).

A ce stade, on peut déjà s’interroger sur ce délais d’un mois et demi entre la présentation de la demande par la Directrice et sa prise en compte par la mairie. 1er manquement.

L’amiante a été intégrée dans la composition de nombreux matériaux. La réglementation indique qu’il faut « veiller au maintien en bon état de conservation des matériaux et produits contenant de l’amiante et remédier rapidement aux situations d’usure anormale ou de dégradation de ceux-ci« .

On peut donc s’interroger sur le degré d’entretien de cette école ces derniers mois. Or, c’est justement de ce côté que les regards se tournent. Si le compte-rendu du Conseil d’école du 4 novembre 2016 pointe le problème des dalles, aucun des compte-rendus précédents (notamment ceux de la municipalité précédente), ne font état de ces dégradations.
Si on consulte le premier Conseil d’école de l’élémentaire Malraux de la nouvelle municipalité, réalisé le 27 novembre 2014, aucun problème technique n’y est mentionné (voir ici), or il est courant que les équipes enseignantes profitent d’un changement de municipalité pour obtenir ce qu’elles n’ont pas obtenus de la municipalité sortante… Cela n’a manifestement pas été le cas en 2014 et cela confirme que cette école était bien entretenue lorsque M. Ferrero et son équipe ont été élus…

Alors pourquoi ces dalles se sont dégradées comme beaucoup d’autres choses ces derniers mois? C’est également à cette question que M. Ferrero devra répondre. 2ème manquement.

  • Le lundi 2 janvier (soit avant l’expertise du 3 janvier), décision est prise par le maire de fermer l’école élémentaire André Malraux les mardi 3 et mercredi 4 janvier 2017. Ce sont la directrice de l’école ainsi que l’Inspectrice de l’éducation Nationale qui appelleront individuellement les parents concernés (alors que le bâtiment est propriété communale et que ce sont donc les employés municipaux qui auraient du le faire). 3ème manquement.
  • Le mardi 3 janvier 2017, l’expertise est menée. Il apparait qu’un document n’est plus à jour: le fameux Dossier Technique Amiante.
    Qu’est ce que ce document? C’est un document d’information relatif à l’amiante. Il doit être réalisé depuis 2003 et mis à jour tous les 3 ans.
    Pour celui de l’école élémentaire Malraux, un DTA a été réalisé en 2004, puis mis à jour en 2007. Ce serait le dernier réalisé. Suite aux investigations menées ces derniers jours, il apparait que c’est un dysfonctionnement interne des services municipaux concernés, dans un contexte de « guerre » inter-services, qui serait à l’origine de cette non mise à jour du DTA. Selon plusieurs sources proches de ce dossier, des échanges d’emails auraient été retrouvés et indiqueraient qu’une demande de mise à jour aurait bien été effectuée en 2010 par le Conseiller de Prévention, un agent communal, mais que cette demande aurait été reportée puis oubliée par les services municipaux concernés…
    Voila l’argument qu’il fallait à Georges Ferrero pour tenter de reporter la responsabilité sur ses prédécesseurs…
    Toutefois, si cette mise à jour n’a pas été réalisée sous l’ancienne municipalité pour les raisons mentionnées plus haut, pourquoi celle-ci n’a-t-elle pas été réalisée depuis l’arrivée de la nouvelle municipalité de M. Ferrero en Avril 2014 ? Soit depuis près de 3 ans ?
    A cette question Georges Ferrero et son adjointe aux écoles n’apportent, bien sûr, pas de réponse, se contentant de mettre en cause la municipalité précédente. Facile… 4ème manquement.

Il faut également rappeler que tous les bâtiments publics, et donc les écoles, font l’objet d’inspections, tous les ans, par une commission de sécurité. Les pompiers ainsi que tous les services municipaux concernés (technique, juridique, responsable sécurité et prévention, etc) en font partie et sont rendus destinataires des avis et comptes-rendus. Leur rôle est de vérifier que l’état d’entretien des bâtiments et leurs équipements sont conformes aux règlements en vigueur et de faire procéder à des travaux le cas échéant. En ce qui concerne l’élémentaire Malraux, ont-ils failli ? Il est peu probable que les commissions qui se sont succédées ces dernières années soient passées à côté d’un grave problème lié aux dalles du revêtement. D’autant que des travaux de rénovation importants ont été conduits dans les écoles du Beausset durant la mandature précédente et notamment à l’élémentaire Malraux par la rénovation de la cantine, des façades de l’école et du système d’aération VMC en 2011 notamment (voir ici).

  • Le mercredi 4 janvier à 18H00, sous la pression de l’opinion publique et notamment des parents d’élèves concernés, la mairie décide de publier un communiqué retraçant le déroulé des actions entreprises (voir ici). Durant ces trois jours, les responsables communaux, le maire et son adjointe aux affaires scolaires notamment, se mureront dans le silence et laisseront l’Association de Parents d’Elèves et sa présidente Mme Rio, en première ligne pour communiquer avec les parents d’élèves, provoquant ainsi la colère de ces derniers. 5ème manquement
  • Et les élèves et le corps enseignant dans tout çà? Depuis le mardi 3 janvier, les élèves de l’élémentaire Malraux sont répartis dans la salle des enseignants, la bibliothèque et la salle polyvalente de l’école Gavot, dans la salle occupée par l’association La Joie de Vivre ainsi que dans la grande salle du centre aéré géré par l’Odel Var. Une consultation est menée en parallèle par la mairie pour commander des Algecos qui seront installés si besoin était, sur le terrain de la Marette (dans l’enceinte de l’école élémentaire Malraux).
    Les conditions d’accueil sont loin d’être optimales comme le dénonce l’association RPB (voir ici): « 67 élèves » plus les 3 enseignants dans une seule pièce.  « Il y a bien des tableaux noirs mais ils sont encore écrit des dernières élections et il n’y a pas d’éponges pour effacer ni même de craies pour écrire. »  « Nous ne comprenons pas comment les cours ont pu reprendre dans ces conditions.. Nous sommes en droit de nous demander si l’inspection de l’éducation nationale connait vraiment les conditions de l’accueil des enfants.. Nous avons constaté ce matin un climat d’énervement auprès des parents qui n’ont que très peu de réponses à leurs questions et les enseignants qui font avec leur moyen pour faire leur travail correctement et rassurés les enfants. »
  • Le 8 janvier 2017, une pétition de parents d’élèves est lancée (voir ici) pour réclamer de meilleures conditions d’accueil, mais surtout une concertation croisée avec la mairie et l’éducation Nationale et une transparence dans les informations. A la date de la rédaction de cet article, cette pétition recueille déjà 300 signatures.

 

  • Il faut dire qu’en matière d’information c’est la bérézina totale.
    Il a fallu attendre 3 jours pour que la Mairie publie un communiqué. Depuis plus rien. Pour tenter de reprendre la main, la mairie a convoqué France 3 le 10 janvier 2017, sans en avertir les parents d’élèves, dans le but unique de tenter de faire porter la responsabilité à ses prédécesseurs.

Enfin, cet email de l’adjointe aux affaires scolaires, Laurence Bousahla, publié (avec son autorisation) par RPB dans lequel elle ne répond pas aux questions posées mais tente de faire porter la responsabilité sur la Directrice de l’école. Très révélateur sur la façon de faire…

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