Affaire du vide-grenier de l’Office du Tourisme: décryptage

Il n’aura pas fallu longtemps pour assister à un nouveau psychodrame au Beausset. Enjeu: la recette générée par les vide-greniers organisés au Beausset. Et c’est à nouveau l’association Office du Tourisme qui est au cœur de la polémique.

Décryptage

Trois vide-greniers sont organisés traditionnellement chaque année au Beausset: un au profit du CCAS, un autre au profit de l’association des Anciens Combattants et le troisième au profit de l’association Office du Tourisme.

Pour des raisons économiques, le maire Jean-Claude Richard a décidé de faire reprendre par les services municipaux l’organisation de ces vide-greniers et donc de verser au budget municipal la recette générée par les cotisations des exposants, environ 7000€ par évènement. Jusque là rien de très illogique dans le contexte économique actuellement tendu.

Toutefois, l’association Office du Tourisme dont une très large partie du budget provient de la seule recette du vide-grenier annuel, ne compte pas en rester là et a organisé une riposte.

La première étape a été de mobiliser les médias. Les personnages qui gravitent autour de cette association (nous y reviendrons plus bas) semblent passés maîtres dans cet exercice. France 3 Toulon a donc été mobilisé et a consacré mercredi 27 février 2013 un reportage sur ce dossier en présentant les éléments d’une façon étonnamment simpliste sans chercher à comprendre le contexte (voir la video ici), nous en avons d’ailleurs parlé sur notre page Facebook en appelant à la nécessaire vigilance.

Toutefois, quand on sait que Sophie Accarias, la journaliste de France3 Toulon qui a tourné ce sujet, est également Secrétaire Générale de la MJC du Beausset (voir ici) dont le Président n’est autre que Claude Alimi (qui est un opposant farouche au maire comme chacun le sait) et que la Présidente de l’association Office du Tourisme, Maryvonne Santucci est également une proche d’Alimi, ce mélange des genres nous pousserait facilement à parler de manipulation…

Ainsi donc les conditions étaient réunies pour qu’éclate la polémique tant souhaitée…

La deuxième étape a été de trouver une solution de rechange pour maintenir cette source de revenu conditionnant la pérennité de cette association, nous y reviendrons également plus bas.

Pour comprendre cette nouvelle polémique entre cette association et la mairie, il convient de prendre du recul, de se rappeler l’histoire et d’identifier les protagonistes…

Ainsi donc, les tensions entre l’association Office du Tourisme et la mairie remontent à 2008, quand le nouveau maire élu Jean-Claude Richard décide de mettre de l’ordre dans la relation avec les associations beaussétanes qui bénéficient de subventions municipales.

A l’époque, l’association Office du Tourisme bénéficiait historiquement d’une relation particulièrement privilégiée. Elle était présidée depuis 18 ans par Georges Ferrero, restaurateur, mais aussi adjoint au maire du Beausset d’alors (voir ici)… Cette association avait en charge la promotion touristique du Beausset. Deux employées municipales, payées sur le budget de la commune, y étaient détachées à plein temps.

En 2008, Jean-Claude Richard, dans un élan général de reprise en main des affaires communales, avait décidé que cette activité de promotion de la commune, ô combien importante, devait dépendre de la politique municipale. La municipalité créa donc un service municipal du tourisme et une Maison municipale du Tourisme (voir ici). Les motivations de sa décision, conforme à sa promesse de campagne, étaient multiples: redynamiser la promotion touristique dans un programme de valorisation global de la commune et maitriser à nouveau la relation avec des employées municipales détachées depuis des années au bénéfice d’une association de droit privé mais dont la relation avec leur employeur s’était particulièrement distendue…

Les locaux occupés gratuitement par l’Association Place Charles de Gaulle avaient donc été récupérés par la ville et la nouvelle Maison du Tourisme y avait été installée. Toutefois, l’association avait été relogée dans des locaux communaux rue Portalis. Le 1er septembre 2012, elle redéménagea à nouveau pour occuper à des conditions, semble-t-il, très favorables un local Place Charles de Gaulle, local mis à disposition par Maître Laffont, ex-maire du Beausset.

Sans nul doute cette reprise en main par le maire avait créé quelques tensions et on se souvient de l’Assemblée Générale de l’Association Office du Tourisme qui, en mai 2009, s’était transformée en réunion politique (voir l’article que nous avions consacré à ce sujet ici et l’article de Var Matin ici). On aurait pu s’en étonner si on ne savait pas que plusieurs associations beaussétanes servent historiquement de tremplin politique à des élus.

L’association Office du tourisme n’a pas échappé à cette particularité beaussétane. Comme nous l’avons dit plus haut, cette association a été pendant plus de 18 ans présidée par Georges Ferrero, alors qu’il était pourtant élu de la commune et se trouvait donc dans des conditions évidentes de conflit d’intérêt, voire peut-être même de prise illégale d’intérêt… On retrouve également dans cette association un certain Claude Alimi, trois fois destitué de ses fonctions d’adjoint au maire du Beausset (voir notre article ici) et opposant principal et historique des différents maires du Beausset depuis 1995. Ce dernier, simple « adhérent actif » de l’association est pourtant propulsé porte-parole devant les journalistes (voir ici)…

Notre trombinoscope ne serait pas complet si on n’y ajoutait pas le Président de la Communauté de Communes Sud Sainte Baume et maire du Castellet Gabriel Tambon qui n’est pas connu pour entretenir des liens d’amitiés avec Jean-Claude Richard (voir ici) et Maître Laffont, lui même ex-maire du Beausset (ayant été inquiété par la justice dans l’exercice de ses fonctions, voir un article de l’Express de 1996 ici).

Maintenant que le cadre est posé, on pourrait s’intéresser à l’objet même de cette association c’est à dire la valorisation touristique du Beausset. Malheureusement, à part l’édition d’un Guide (publicitaire) Touristique annuel dont on vous a déjà dit ce qu’on en pensait en 2009 (voir ici) et l’organisation du vide-grenier en question, l’association semble atone.

On comprend mieux qu’à 14 mois des prochaines élections municipales, ce vide-grenier (et sa recette) soit devenu un instrument politique et qu’une relation explosive soit entretenue entre cette association, les protagonistes qui l’instrumentalisent et la mairie du Beausset.

On comprend également pourquoi et comment cette association a organisé si rapidement la riposte en organisant son propre vide-grenier le même jour que celui du Beausset, le 1er avril 2013, et s’est « spontanément » tournée vers Le Castellet où le maire, Gabriel Tambon, dans un élan d’une rare générosité, leur a ouvert les bras en arguant de la solidarité inter-communale. Sic…

MAJ 05/03/2013: voir l’article que Var Matin consacre à cette affaire dans son édition du 4 mars 2013 et le 15/07/2013.

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